Chief Happiness officer (CHO), Feel Good Manager, Intégrateur Wellness, Responsable du bonheur en VF, ou bien éternels RH, les entreprises ont de plus en plus tendance à recruter ces managers d’un genre nouveau pour répondre à l’enjeu majeur qu’est la qualité de vie au travail. Mais est-on directement responsable du bien-être des collaborateurs quand on est Chief Happiness officer ?
- Origine du métier de Responsable du bonheur
- Créer les conditions de bien-être dans l’entreprise…
- …Et fédérer les équipes
- Inspirer le bonheur, une tâche difficile pour le CHO ?
Origine du métier de Responsable du bonheur
Le poste de responsable du bonheur est né peu avant les années 2000. Créé par un ancien ingénieur en logiciel du géant du Web, Chade-Meng Tan, le poste portait alors le nom de « Jolly Good Fellow », qui se traduit littéralement par : super bon camarade. Cette fonction a continué de se développer pour donner aujourd’hui le métier de M. ou Mme Bonheur. Bien que ce métier ait bientôt 20 ans sur le papier, il a fallu attendre de nombreuses transformations pour retrouver ce type de responsable chez nous, en France. Parmi ces transformations notables, on retrouve l’arrivée du digital, le télétravail, la souplesse hiérarchique grandissante et les dernières générations qui n’hésitent plus à changer d’entreprise dans une quête de sens ! Mais donc, pour être heureux au travail on fait comment ?
Créer les conditions de bien-être dans l’entreprise…
Et bien tout d’abord, la priorité réside dans la création de conditions de bien-être dans l’entreprise. Ces conditions sont multiples et dépendent essentiellement d’un facteur : l’investissement réalisé par la direction dans la logique du « bonheur en entreprise » ! Or cet investissement est grandissant, car aujourd’hui perçu comme levier de performance par les entreprises. Ces dernières sont aujourd’hui conscientes de l’impact qu’un tel métier peut avoir sur la productivité de leurs équipes.
…Et fédérer les équipes
Donc pour créer ces conditions, il faut déjà un budget. Mais ce n’est pas tout : en plus de la compétence RH et parfois RSE de ces nouveaux managers, une bonne connaissance de l’historique de l’entreprise est importante. En effet, les facteurs sociétaux et socio-professionnels doivent également être pris en compte tels que la volonté des salariés de trouver l’équilibre entre vie privée et vie perso, ou encore la prise en compte de développement de maladies liées à des conditions extrêmes de travail (burn out, bore out), et plus généralement tous les indicateurs de la QVT. En général, le happiness manager peut compter sur ses compétences liées aux Ressources Humaines pour mener à bien ses projets, mais il doit parfois se transformer en médiateur, communicant interne, voire en organisateur d’événement team building pour ce qui est sa mission principale : fédérer ses équipes.
Inspirer le bonheur, une tâche difficile pour le CHO ?
Comme disait Winston Churchill, « Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, alors qu’un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté. » Il n’y a pas de secret, le Chief Happiness officer est forcément un éternel optimiste. Une telle vocation est naturellement portée par les valeurs de la personne recrutée, mais également par ses capacités à l’empathie, l’écoute, la résolution de problèmes, personnels et professionnels, la capacité à être détaché du professionnel pour cultiver des rapports sains avec les salariés, mais la capacité à s’y rattacher pour des problématiques de direction et de pilotage d’entreprise. C’est donc un métier aux milles vocations et qui crée une attente, autant chez le directeur d’entreprise que chez le salarié. Ces attentes, plus ou moins fortes et orientées, sont la conséquence d’un métier encore émergent, qui fascine autant qu’il peut rebuter, car encore incompris sur sa nature même : donner des conditions de bien-être dans l’entreprise, presque loin de la logique de productivité d’antan, bien que la performance des équipes soit au cœur de ce nouveau métier. Quoi qu’il en soit, c’est bel et bien un nouveau paradigme vis-à-vis du monde du travail, qu’il faut prendre en compte.
Les employeurs investissent de plus en plus chaque année dans le bien-être de leurs employés. Aujourd’hui, le marché du bien-être en entreprise représente plus de 16,1 milliards de dollars de dépenses en Europe. Par ailleurs, les programmes de bien-être au travail ne concernent que 9,5% des effectifs, faisant de ce marché le plus prometteur en termes de croissance. Une aubaine pour les responsables du bonheur qui se verront accorder avec le temps, des budgets de plus en plus conséquents, pour répondre au mieux à la préoccupation croissante sur le bonheur au travail des salariés français, qui d’après les chiffres, n’irait pas si mal ; la moitié des salariés disent se sentir mieux au travail qu’il y a dix ans.